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Autour de: V pour Vendetta, Alan Moore et David Lloyd (1982-1990)

Imaginez une société hyper-autoritaire dont vous seriez le sujet souffrant, mais que vous auriez contribuée à hisser au pouvoir en raison de vos peurs d’enfant: peur de l’Autre, du recul de vos privilèges et de votre confort… Dès lors, comment réparer? «Par la révolte citoyenne», jure Alan Moore dans cette œuvre somptueuse, dense, philosophique et radicale!

Invitée: Danielle Chaperon, Directrice du Centre d’études théâtrales et Professeure de littérature française à l’Université de Lausanne.

Autour de: Soleil vert, Harry Harrison (1966)

En août 2021, le sixième rapport d’évaluation du GIEC présentait «l’avertissement le plus sévère jamais lancé» sur le rôle du comportement humain dans le réchauffement de la planète, selon le président de la COP26, Alok Sharma. Nous nous rapprochons dangereusement du moment où il sera trop tard pour prendre les mesures propres à freiner les effets du réchauffement climatique. Depuis les Sixties, pourtant, la SF n’a cessé d’alerter sur ces désastres annoncés…

Invitée: Stéphanie Grand, Maître d’enseignement et de recherche à la Faculté des géosciences et de l’environnement de l’Université de Lausanne.

Autour de: Les Furtifs, Alain Damasio (2019)

Quoi que vous fassiez, vous produisez chaque jour de la donnée en quantité que des multinationales captent, trient et revendent à prix fort. Ça n’a pas d’importance, jugent certains? Et si ces mêmes datas permettaient, demain, de vous catégoriser, de vous interdire certains accès, de vous priver de quelques libertés, bref de vous opprimer? Là encore: zéro problème? On se pose la question à la lumière de l’un des TRÈS grands romans de science-fiction francophone.

Invité: Isaac Pante, Maître d’enseignement et de recherche Faculté des lettres, Section des sciences du langage et de l’information de l’Université de Lausanne, Chargé de mission scientifique en transition numérique.

Autour de: Les Dépossédés, Ursula Le Guin (1974)

Comment une personne ne connaissant qu’un modèle anarchiste de société jugerait un monde régi par le libéralisme effréné? Une idéologie peut-elle à la fois affecter un individu, façonner sa psyché et informer son langage? Oui, répond à ces deux questions l’écrivaine américaine dans ce roman qui dissèque l’égalitarisme et le capitalisme dans leurs similitudes et contradictions.

Invité: Christian Arnsperger, Professeur en durabilité et anthropologie économique au sein de l’Institut de géographie et durabilité (IGD) de la Faculté des géosciences et de l’environnement (FGSE) à l’Université de Lausanne, auteur de Écologie intégrale: pour une société permacirculaire (avec Dominique Bourg, PUF, 2017) et Éthique économique et sociale (avec Philippe Van Parijs, La Découverte, 2003)

Autour de: Ghost in the Shell, Masamune Shirow (1989)

Et si, demain, une IA était capable de prendre le contrôle d’un individu connecté? Simple divagation ou réalité dramatique avec laquelle notre société hyper-technologique devra bientôt composer? Dans son manga culte, M. Shirow met en garde contre une société dominée par les intelligences informatiques. Les pirates y pullulent et les citoyens-citoyennes s’y noient dans les réseaux connectés. Et si c’était cela notre monde demain…

Invité: Matthieu Pellet, spécialiste de la culture populaire japonaise et de l’esthétique manga, Maître d’enseignement et de recherche à la Faculté de théologie et de sciences des religions de l’Université de Lausanne, auteur de Mangas (avec David Javet, Les Collections de la Maison d’Ailleurs, 2016).

Autour de: Le Dernier homme, Mary Shelley (1826)

La pandémie? Un bon client pour la science-fiction, au moins depuis ce texte somptueux signé par la créatrice de Frankenstein ou le Prométhée moderne (1818). Depuis? La SF a abondamment mis en scène, d’une époque à l’autre, ces virus mortels coupables de décimer l’humanité ou de transformer les populations en de terrifiantes créatures – parmi lesquels les célèbres zombies…

Invité: Vincent Barras, médecin, historien de la médecine et Professeur ordinaire à la Faculté de biologie et médecine de l’Université de Lausanne.

Autour de: Neuromancien, William Gibson (1984)

Une société toute entière dominée par l’IA, les multinationales, l’espionnage industriel et le hacking, ça vous tente? Roman total qui fonda le genre cyberpunk à sa publication, ce texte culte questionne à coups d’inventions stylistiques géniales un univers où les technologies s’affranchissent des questions éthiques. Un portrait à peine anticipé de notre société?

Invitée: Jonas Richiardi, Maître d’enseignement et de recherche à la Faculté de biologie et médecine de l’Université de Lausanne.

Autour de: Chroniques du pays des mères, Élisabeth Vonarburg (1992)

La bêtise masculine a ravagé la planète autrefois ? Dans un monde où les hommes ont presque disparu, ne tenant plus que le rôle de reproducteurs, aux femmes à présent de prendre soin de la Terre. Selon quels mécanismes se produisent la culture et la pensée d’une époque ? En un roman immense, Élisabeth Vonarburg déconstruit les rouages d’une culture patriarcale dominante.

Invitée: Éléonore Lépinard, Professeure associée, Faculté des sciences sociales et politiques, Institut des sciences sociales (ISS) et Centre en études genre, Université de Lausanne, co-autrice de Les Théories en études de genre (avec Marylène Lieber, La Découverte, 2020) et Pour l’intersectionnalité (avec Sarah Mazouz, Anamosa, 2021).

Autour de: Les Androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? (Blade Runner), Philip K. Dick (1968)

Qu’est-ce qui distingue fondamentalement un humain d’un androïde ? « L’empathie », jure Philip K. Dick dans un roman visionnaire adapté au cinéma en 1982 par Ridley Scott. Dans un monde ravagé par une guerre nucléaire, l’humain et la machine se confondent tandis qu’une nouvelle mystique fait son apparition. Comment y démêler réalité et illusions ? Intelligence organique et artificielle ?

Invitée: Dominique Kunz Westerhoff, Professeure associée, Faculté des lettres de l’Université de Lausanne, co-autrice de L’Homme-machine et ses avatars : Entre science, philosophie et littérature, XVII au XXIe siècles (avec Marc Atallah, Vrin, 2012)

Autour de: Fahrenheit 451, Ray Bradbury (1953)

C’est l’un des plus bouleversants récits contemporains consacrés à la mémoire des hommes, et l’un des portraits les plus angoissants d’une société où la littérature et l’imaginaire deviendraient hors-la-loi. À travers son roman culte, Ray Bradbury dépeint toute l’horreur d’un monde où chasser la pensée garantirait le bien-être. Lire, rappelle-t-il, c’est résisteraux mensonges et échapper aux facilités du bonheur artificiel !

Invité: François Rosset, Professeur ordinaire, Faculté des lettres de l’Université de Lausanne, co-auteur du Dictionnaire critique de l’utopie au temps des Lumières (avec Bronislaw Baczko et Michel Porret, Georg éditeur, 2016).

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